Une équipe de scientifiques a mis en évidence la présence de coronavirus chez des chauves-souris européennes, ce qui, auparavant, n’avait été repéré qu’en Chine. Des biologistes et des médecins du Centre Noctalis sur les chauves-souris de Bad Segeberg, de l’Institut Bernhard Nocht de médecine tropicale de Hambourg et de l’Institut de virologie de Bonn ont publié une étude indiquant comment ces virus se répandent parmi ces animaux. En étudiant les excréments de 315 chauves-souris, les chercheurs ont établit que 10% d’entre elles étaient porteuses de coronavirus de type I et que ceux-ci prolifèrent aisément parmi les sujets jeunes, sans la présence de symptômes apparents. Rien ne permet d’affirmer que ces virus présentent un véritable danger pour l’homme.

Les coronavirus du groupe I sont apparentés au coronavirus SRAS, responsable de la pneumonie atypique [1] et probablement issu de chauves-souris chinoises. Ce virus est le plus dangereux pour l’homme. Les autres coronavirus provoquent seulement rhumes, fièvres, toux et maux de gorge. De grandes quantités de ces virus peuvent être éliminées dans les selles, y compris chez des sujets ne présentant pas de symptômes cliniques.

Le coronavirus SRAS aurait muté et ainsi sauté la barrière spécifique, le rendant transmissible de la chauve-souris à l’homme. Il est responsable, chez l’homme, de maladies pulmonaires, mortelles pour la plupart. Chez les cochons, les chats, les bovins et les chiens, les coronavirus provoquent des infections de l’estomac et de l’intestin, des inflammations du péritoine [2] et des poumons. Oiseaux et poulets peuvent souffrir de bronchites à cause de ces virus.

Les scientifiques cherchent à évaluer le risque de nouvelles épidémies et, si possible, à empêcher la transmission des virus d’une espèce à l’autre en les cantonnant à leur hôte naturel. Il s’agit, en effet, d’une problématique centrale dans la recherche sur les zoonoses.