Nous en arrivons maintenant à 4 familles peu importantes dont une seule possède plusieurs genres. La première, celle des Natalidae, groupe de petites chauves-souris insectivores d’Amérique tropicale et subtropicale; il y a une demi-douzaine d’espèces dans l’unique genre Natalus.

Leurs oreilles courtes et larges ressemblent un peu à des entonnoirs; il n’y a pas de feuille nasale; le corps est mince, ainsi que les ailes, les membres et la queue. Celle-ci atteint le bord du patagium interfémoral, très large. Queue et pattes sont plus longues que la tête et le corps. Les mâles de ces chauves-souris présentent la particularité de posséder sous la peau du front, entre les yeux, une zone glandulaire située entre l’épiderme et les muscles. Dalquest l’a appelée organe natalide et a souligné qu’elle n’avait aucun rapport avec les glandes pararhinales, qui sont très développées. La portion antérieure est si gonflée par la masse glandulaire que les narines se trouvent réparties en avant sur la lèvre supérieure. Cet organe n’est pas visible extérieurement et la dissection montre que sa taille varie selon les espèces. Il est complètement indépendant de la peau. Dalquest a trouvé qu’il comprend une masse de petits tubes entortillés et des cellules en colonne dont il a dit qu’elles ressemblent beaucoup à des cellules sensorielles tout en ayant une fonction glandulaire. On ne sait quel est le rôle de cet organe dans l’existence des Natalidae. La lèvre inférieure est épaisse, charnue mais dépourvue de glandes. Plusieurs Natalidae ont une fourrure dont la coloration est claire ou foncée, et chez N. mexicanus les différences sont si importantes qu’il y a deux phases colorées, l’une foncée (brun grisâtre) et l’autre claire (orange vif ou brun roux). Novik a constaté que cette espèce peut émettre des ultrasons de haute fréquence dont l’harmonie atteint 170 kHz. Il pense que cette faculté est en rapport avec un régime à base d’Insectes de très faibles dimensions. Les Natalidae vivent en général dans les plus sombres des cavernes, loin de l’entrée, mais certaines espèces s’installent aussi dans les arbres creux. Leurs colonies sont peu importantes et groupent au maximum quelques centaines d’animaux. Goodwin a signalé que N. mexicanus est très agile dans sa retraite, aussi doit-on employer le fusil quand on veut s’en procurer des spécimens. N. tumidirostris, de Trinidad, vole bien mais sa constitution est beaucoup plus faible, car dans une grotte la détonation d’un coup de feu la fait tomber par terre même si elle n’a pas été touché par le plomb. Cette sensibilité est peut-être en rapport avec les formes des oreilles, capables de percevoir des fréquences très élevées.