La rage évolue indépendamment de celle des renards, dite » rage sylvatique « , ou encore » rage vulpine « . Elle est répertoriée dans des pays indemnes de rage terrestre, comme le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou l’Espagne.
En France, elle a été recensée dans l’Est, région qui a connu la rage vulpine, et dans d’autres régions où aucun animal n’avait développé la rage : en Bretagne, dans le Centre et le Sud.
La chauve-souris est un animal sauvage, il ne faut pas la manipuler ou chercher à l’attraper.
En présence d’un animal blessé et si sa manipulation est absolument indispensable, il faut impérativement se munir de gants de jardin épais, recouvrir l’animal avec un chiffon ou une boîte en carton avant sa manipulation et le relâcher s’il peut voler.
En cas de doute ou s’il ne peut pas voler, il est préférable de contacter un spécialiste des chauves-souris ou la direction départementale des services vétérinaires qui indiqueront la conduite à tenir.
En cas de morsure par une chauve-souris, aucun risque ne doit être négligé. Il est recommandé de consulter son médecin traitant et le centre antirabique le plus proche.
Tout cadavre de chauve-souris doit être signalé auprès d’un vétérinaire. Il sera adressé au laboratoire de l’Institut Pasteur (s’il y a eu contamination humaine) ou celui de l’Afssa-Nancy (dans tous les autres cas) pour rechercher la rage.
Le cas particulier des chauves-souris exotiques est à distinguer des chauves-souris européennes.
Ces chauves-souris exotiques peuvent être de grande taille, avec un comportement parfois agressif. Leur morsure, qui constitue le risque essentiel de transmission du virus de la rage à l’homme, est beaucoup plus grave que celles occasionnées par les chauves-souris européennes. C’est ainsi qu’en 1999, dans le Gard, une Roussette d’Egypte a révélé la rage chez son propriétaire, après avoir séjourné plusieurs jours dans une animalerie bordelaise. L’importation avait été réalisée via une animalerie belge. Au total, 129 personnes ont dû être traitées contre la rage par les centres de traitement antirabiques.L’importation de ces espèces exotiques en France est prohibée.
Situation épidémiologique française
Depuis le début de l’année 2000, le laboratoire d’études et de recherches sur la rage et la pathologie des animaux sauvages de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) à Nancy a renforcé les enquêtes d’épidémiosurveillance de la rage chez les chiroptères (chauves-souris) avec le soutien du ministère de l’agriculture et de la pêche.
14 chauves-souris ont été découvertes enragées en France depuis 1989 : 5 en 2000 et 3 en 2001.
Parmi elles, 12 étaient des sérotines communes (Eptesicus serotinus). Les deux autres étaient 1 pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) et 1 roussette d’Egypte (Rousetus aegepticus). Ce dernier cas est différent des 13 autres car il s’agit de l’espèce exotique importée frauduleusement. Le virus en cause est d’une autre souche que celle présente en France.
En France, la seule souche de virus actuellement isolée sur des chiroptères autochtones est de type » EbL1 « , c’est à dire correspondant à un Lyssavirus de génotype 5. 7 génotypes de Lyssavirus sont connus dans le monde. Celui de la rage vulpine est le génotype 1. Tous les autres génotypes sont dits » virus apparentés au virus de la rage « .
La situation épidémiologique de la rage des chiroptères en France est semblable à celle de l’ensemble des pays européens où les des cas de rage ont été détectés sur des sérines communes. Aucune chauve-souris n’a été détectée comme porteuse du virus de la rage » dite vraie » (génotype 1). Cependant dans le Nord-Ouest de l’Europe, un second génotype de Lyssavirus a été isolé, appelé » EbL2 « .
Le nombre de cas recensés semble étroitement lié à l’existence et à la sensibilisation des réseaux de surveillance. La situation épidémiologique de la rage des chauves-souris européennes, toutes insectivores, diffère donc notablement de celle qui sévit en Amérique.
Plan de diffusion des résultats de diagnostic de rage sur chauves-souris
AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SANITAIRE DES ALIMENTS DE NANCY (AFSSA-NANCY)
Depuis le 5 mars 2002, l’Afssa-Nancy adresse les résultats diagnostiques de rage sur chauves-souris à :
- la direction des services vétérinaires du département d’origine de la chauve-souris et celle du département expéditeur si elle n’est pas la même, que la chauve-souris ait été adressée à l’AFSSA-Nancy : par la direction départementale des services vétérinaires (DDSV) elle-même ou directement par le chiroptérologue, (selon la procédure prévue par la note de service DGAL du 2 août 2001);
- le chiroptérologue à l’origine de l’expédition;
- le coordonnateur régional de la SFEPM – groupe chiroptères.
L’AFSSA-Nancy n’adresse pas de résultat directement à des particuliers (hormis le chiroptérologue expéditeur, qui fait partie du réseau de surveillance).
La diffusion des résultats par la DDSV reste donc absolument indispensable auprès des autres personnes que celles mentionnées ci-dessus, et notamment auprès des particuliers, mairies, laboratoire vétérinaire départemental.
Institut Pasteur
L’Institut Pasteur n’adresse les résultats diagnostiques de rage sur chauves-souris qu’à la DDSV, les prélèvements qu’il reçoit étant normalement exclusivement issus d’animaux à l’origine d’une contamination humaine. Un dépliant d’information, qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’information et de prévention de la rage des Chiroptères, présente les mesures de surveillance et les précautions à prendre. Vous pouvez l’obtenir en contacter la mission communication et information de la direction générale de l’alimentation.